Sanilhac, le 07/05/2025
Chère Alexandra,
Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les mécènes, Madame Englès, déléguée territoriale de la Fondation du Patrimoine,
Chers amis,
Tout d’abord, permettez moi de commencer mon propos en excusant Monsieur le Maire, en villégiature dans sa résidence d’été, non pas à Castel Gandolfo avec le Pape, ni à Brégançon avec le Président, mais à la cîme du Mont Lozère avec son épouse; cette retraite méritée de quelques jours, expliquant mon intervention d’aujourd’hui, en son nom, et en celui de la Municipalité.
Cette imposante tour, centre de tous les intérêts ce matin n’a pas toujours eu de la chance. Erigée au XIIe siècle, comme tour de garde et d’apparat du château originel, elle fut au cour de sa longue histoire, meurtrie, incendiée, étêtée de plus de deux fois sa hauteur au triste temps des guerres de religion, et notamment lors des sanglants pillages commandités par le duc de Montmorency durant l’année 1629. Mais aujourd’hui, cette tour militaire, phallique symbole de puissance, réhabilitée depuis longtemps en pigeonnier, comme en témoigne les nombreux boulins du premier étage, puis abandonnée au lierre et ronces envahissantes, retrouve ses lettres de noblesse, et soulève l’intérêt de beaucoup. De beaucoup certes, mais surtout d’une personne qui en tombe littéralement amoureuse dès son arrivée à Sanilhac: Alexandra.
Un vieil adage prétend que les opposés s’attirent:
La Tour est austère. Alexandra est rayonnante.
La Tour est imposante. Alexandra est fragile.
La tour est froide. Alexandra est solaire. La Tour est militaire puis paysanne, Alexandra est artiste!
Quelle belle histoire d’amour, quelle belle union entre ces deux là.
« La Potiere de la Tourasse », un titre de Pagnol.
Amour partagé et ouvert à tous ceux qui soutiennent la démarche de ce beau, mais laborieux défi.
Après plusieurs mois de travaux (ralentis par la nichée de faucons ou quelques jours de vacances d’hirondelles ou autres passereaux…) aujourd’hui nous fêtons, sur l’invitation de la maîtresse des lieux, la fin et la réception de la première tranche de la réhabilitation.
C’était inéluctablement l’entreprise Laithiers qui sera retenue. Entreprise uzégeoise reconnue et spécialisée dans ces chantiers délicats de rénovation dont je salue chaleureusement la présence de son dirigeant Jérôme Laithier.
Première tranche délicate et nécessaire: la réfection et l’étanchement de la toiture afin de préserver l’intégrité structurelle du vieil édifice.
Pour parvenir à ses fins et pouvoir financer ces lourds travaux, Alexandra tape à toutes les portes et convainc. Elle s’attache l’aide et les services de la Fondation du Patrimoine qui organise une collecte de dons à l’échelle nationale, réussissant le tour de force de réunir pas moins d’une soixantaine de donateurs récoltant ainsi 14 000 €.
Séduite par le projet, et consciente de l’ampleur de la tâche, cette même institution, reconnue de tous, octroie une aide supplémentaire et exceptionnelle de 9000 €.
Merci, Madame Englès pour votre engagement, pour votre investissement et pour la confiance que la Fondation que vous représentez a accordé et accordera à notre Tourasse pour sa deuxième tranche de travaux dans la collecte de dons s’ouvre aujourd’hui.
Merci également, au nom de tous, à la Fondation Airbnb qui a attribué 20 000 € d’aide exceptionnelle à ce projet pour son côté patrimonial et touristique.
Il va sans dire qu’ en concentrant ses efforts sur la réfection et l’embellissement des cœurs des deux villages en général, et autour de la Tourasse en particulier, la municipalité a apporté sa pierre à l’édifice dans la mise en valeur du monument.
Enfin au nom de la commune toute entière, au nom de ceux qui le disent et au nom de ceux qui se taisent, merci à toi Alexandra pour ton énergie et toute la ferveur que tu mets pour sauver ce monument historique et central de notre village.
Que 2026 puisse voir enfin l’achèvement de ce rêve un peu fou auquel tu tiens depuis plusieurs années, à savoir de pouvoir créer, recevoir, exposer et partager dans cette tour qui est tout à toi, certes, mais un peu à nous tous quand même.
J’ai commencé en expliquant les mésaventures de la Tourasse , aujourd’hui, grâce à toi, ses printemps renaissent et ses matins chantent à nouveau.
J’ai cité vos différences en introduction.
Je confluerai en t’assurant de toute l’admiration qui fut la mienne face à l’abnégation, au courage et la combativité qui t’ont animé face à l’adversité des difficiles et récentes épreuves que tu as traversé, et ça, c’est bien des qualités que la Tourasse et toi, Alex, vous avez en commun.
Merci
Camille Marchand